En 2012, Bernard Noël publia Le Roman d’un être, série de discussions partagées avec le peintre Roman Opalka qui lui ouvrit son atelier. À l’âge de 35 ans et jusqu’à sa mort, le peintre fixe sur ses toiles ce qui ne se laisse pas fixer : le mouvement du temps. Il le fait de la manière la plus rationnelle : il commence par le nombre 1 qu’il peint en blanc sur un fond noir. Puis, à la suite, toujours en blanc sur des fonds de plus en plus clairs jusqu’au blanc “absolu”, il enchaîne tous les nombres suivants jusqu’à l’ultime de ces nombres : 5.569.249 : 45 années se sont écoulées.
Au théâtre, à travers les mots de Bernard Noël qui sont aussi en partie ceux de Roman Opalka – les mots de la conversation – il est important de donner, de chercher, d’expérimenter une sorte de correspondance à cette extrême attention, celle que l’on retrouve de manière si bouleversante dans cette œuvre : celle du temps irréversible. Frédéric Leidgens et Sophie Robin témoignent de la parole engagée du peintre dans un univers de châssis empilés, tel une table de travail, d’une proposition vidéo, de réflecteurs blancs, de lumières et d’ombres, de mots partagés.
Une résidence rémunérée OARA
Autres coproducteurs : LES SUBS – Lyon, le CENTQUATRE – Paris. Soutien : DRAC Nouvelle-Aquitaine